3 mai 2016 : 80e anniversaire de la victoire du Front populaire

C’est un des moments les plus importants de l’histoire politique et sociale de la France que l’on commémore aujourd’hui. Il y a 80 ans, le 3 mai 1936, une majorité du Front populaire remporte les élections législatives.

Le gouvernement de gauche dirigé par Léon Blum fait voter en quelques semaines nombre de textes qui vont marquer profondément la société française : la semaine de 40 heures et surtout la création des premiers congés payés (2 semaines à l’époque) restent aujourd’hui encore les mesures les plus emblématiques de l’œuvre réformatrice de son gouvernement. Ces mesures, en permettant dès l’été 1936 à des millions de travailleurs d’accéder au temps libre, de découvrir les loisirs, d’avoir d’avantage de temps pour eux et leurs familles.

Il faut aussi évoquer la nationalisation des industries de guerre, la réforme de la Banque de France, qui élargissait le crédit à toute l’économie nationale, la prolongation de la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, la création de l’Office national interprofessionnel du blé, qui, en confiant à l’État le soin de déterminer le prix du blé, a assuré un meilleur revenu aux petits paysans…

Néanmoins, des difficultés imprévues vont briser l’élan des premières semaines. La guerre d’Espagne, qui éclate le 18 juillet 1936, suscite des tensions dans la coalition, notamment avec le parti communiste, qui avait refusé d’entrer au gouvernement (tout en soutenant Blum).

L’hostilité des milieux d’affaires et une importante fuite des capitaux à l’étranger contraignent le gouvernement à dévaluer le franc, le 29 septembre. Le 13 février 1937, Léon Blum, confronté à la détérioration croissante de la situation financière du pays, doit annoncer une « pause » dans les réformes. Il démissionne le 21 juin 1937 quand, après la défection d’élus radicaux, le Sénat lui refuse les pleins pouvoirs financiers qu’il réclamait pour instaurer notamment un contrôle des changes.

La victoire électorale de 1936, censée mettre au pouvoir un gouvernement pour les quatre ans que durait alors une législature, a seulement permis une « expérience Blum » d’une année. La majorité de Front populaire perdure cependant. Les communistes accordent leur confiance au radical Camille Chautemps, qui constitue un gouvernement avec des ministres socialistes, dont Léon Blum, qui a le titre de vice-président du Conseil. Contraint à une nouvelle dévaluation du franc le 30 juin, le gouvernement Chautemps parachève néanmoins le regroupement des sociétés de chemin de fer entamé à l’été 1936 et impose aux « seigneurs du rail » la création de la SNCF, la plus vaste société d’économie mixte mise en place jusqu’alors. Mais le Front populaire agonise. Un second gouvernement Blum ne dure pas un mois (13 mars-8 avril 1938).

L’arrivée au pouvoir en 1936 d’une majorité de Front populaire, alliance inédite de radicaux, de républicains socialistes, de socialistes et de communistes, est plus qu’une simple victoire électorale. Certes, celle-ci est importante : la gauche compte une majorité de 376 députés sur 618 ; la progression de la SFIO, qui devance le Parti radical, et l’importante percée du parti communiste constituent une promesse de politique nouvelle. Pour la première fois, un gouvernement est présidé par un socialiste qui va appliquer un programme directement favorable aux classes populaires.

Aujourd’hui nous avons les échos du Front populaire avec la mobilisation actuelle de celles et ceux qui battent aujourd’hui les pavés contre la Loi Travail, avec la conviction que pour gagner contre l’injustice et l’oppression il faut passer par la rue.

 

source : http://www.politis.fr

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