Arnaud Montebourg, l’ancien ministre, qui avait été candidat à la primaire socialiste de 2011, et qui avait obtenu 17% des suffrages au premier tour avant d’appeler pour François Hollande au second contre Martine Aubry, a décliné sa feuille de route pour l’élection présidentielle de 2017 avec « Le projet France ».
En voici les grandes lignes :
Croissance :
- Le soutien aux Petites et moyennes entreprises (PME), autour desquelles Arnaud Montebourg souhaite dynamiser le « made in France ». Ce soutien passerait par l’attribution de 80 % des marchés publics aux PME « pendant une période de huit ans, le temps que la France se réindustrialise ». Il propose également l’investissement de « 10 à 20 % » de l’assurance-vie des Français dans les PME et la remise en place d’un « crédit national », car, selon Arnaud Montebourg, la banque publique d’investissement ne finance que « de façon homéopathique » les projets de développement. Cette « banque d’encouragement au risque » cautionnera « 90 % des emprunts, des crédits aux PME, aux TPE, aux start-ups, aux artisans, aux commerçants ».
- La rénovation thermique des bâtiments dotés de 100 milliards d’euros sur cinq ans pour « faire repartir fortement les PME du bâtiment et du secteur des travaux publics », de façon à ce que l’écologie devienne le « carburant de la nouvelle croissance ».
- La création d’un « Etat fort », avec la possibilité de « nationaliser temporairement ou partiellement une des cinq grandes banques françaises » pour agir sur l’économie nationale.
- Le décret de la « fin de l’austérité », soit l’abandon du plafond de 3 % du déficit public autorisé au sein de l’UE.
Pouvoir d’achat :
- L’annulation des hausses d’impôts de ces cinq dernières années pour les classes moyennes et populaires.
- L’accès à la propriété grâce à « une baisse de 50 à 70 % par rapport au prix du marché » pour les locataires de logements sociaux, de façon à faire baisser la charge du prix du logement.
Réforme du modèle social :
- La suspension de la directive des travailleurs détachés, un « dumping social à domicile » qui revient selon Arnaud Montebourg à « importer le chômage des autres pays européens ».
- La formation des chômeurs « à un nouveau métier » pendant un an sur les 24 mois d’indemnités chômage, financé par l’argent de la formation professionnelle.
- L’élection au suffrage universel dans chaque région d’un « commissaire chargé de la réduction du chômage » et de la formation professionnelle.
Sécurité :
- Le rétablissement du « service national, civil et militaire obligatoire pour six mois » pour tous les jeunes hommes et les jeunes femmes.
- Le rétablissement d’une « police de proximité ».
Réformes européennes et institutionnelles :
- Le « sauvetage aux forceps de l’Union européenne » en remettant en cause les traités européens sur la base du refus de l’austérité budgétaire et monétaire et de la création d’un « gouvernement économique » de la zone Euro pour « impliquer les citoyens » dans l’avenir de l’Europe.
- La réduction de l’Assemblée nationale de 577 à 350 députés, dont 50 élus à la proportionnelle afin que les partis politiques « exclus de la représentation parlementaire » soient représentés.
- La réduction du Sénat à 200 membres dont 100 tirés au sort parmi les électeurs, « un par département, afin d’assurer l’entrée de citoyens dans le système politique » et 100 membres du conseil économique, social et environnemental.
- La fin de l’utilisation de l’article 49-3, « sauf en matière budgétaire ».
- Arnaud Montebourg qui fut le promoteur d’une VIe République compte moderniser les institutions en proposant notamment le retour au septennat, mais non renouvelable cette fois.
Après les candidatures à la future primaire de gauche de Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, Benoît Hamon et aujourd’hui Arnaud Montebourg, j’espère qu’il n’en restera qu’un-e pour affronter le candidat François Hollande (s’il y va) avec une véritable ligne « A gauche pour gagner ».
Bon courage à tous les camarades qui s’engagent dans ce combat.
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Plus de précisions :
1 La candidature d’Arnaud Montebourg à la présidentielle ne passera par la case « primaires du PS » que si ces dernières sont transparentes, sans mainmise de François Hollande.
2 Tout en étant de gauche, et surtout parce qu’il est de gauche, il lui est impossible de soutenir le résultat du quinquennat de François Hollande.
3 Annulation des hausses d’impôt de ces cinq dernières années.
4 Pendant 8 ans, 80 pour 100 des marchés publics (État, hôpitaux, collectivités locales) seront réservés à des PME travaillant sur le sol français.
5 Nationalisation temporaire et partielle d’une grande banque acquise par la Caisse des dépôts pour pouvoir agir sur l’économie nationale.
6 Rétablissement d’un service national, civil et militaire, égalitaire et universel, de 6 mois.
7 Retour au septennat, non renouvelable, pour un travail du Président dans la durée et sans intérêt personnel (réélection).
8 Augmenter le pouvoir du Parlement pour éviter la suprématie du Président.