En 1994, le Pulp Fiction de Quentin Tarantino remportait la Palme d’Or à Cannes, retour sur ce film culte.
L’histoire :
Pulp Fiction décrit l’odyssée sanglante et burlesque de petits malfrats dans la jungle de Hollywood, où s’entrecroisent les destins de deux petits tueurs, d’un dangereux gangster marié à une camée, d’un boxeur roublard, de prêteurs sur gages sadiques, d’un caïd élégant et dévoué, d’un dealer bon mari et de deux tourtereaux à la gachette facile…
Palme d’or à Cannes en 1994, film culte parmi les plus culte, Pulp Fiction est devenu un film mythique. Tous les superlatifs ne suffiraient pas à dire à quel point ce film est un chef d’œuvre, à quel point il est inoubliable et grandiose.
Quentin Tarantino, après Reservoir Dogs un premier film très réussit, signe pour son deuxième film seulement un chef d’œuvre. Le genre de film que l’on ne voit pas souvent. Les facteurs d’une tel perfection, sans doute déjà le casting, Uma Turman, John Travolta, Bruce Willis, Samuel L.Jackson…
L’histoire de Pulp Fiction :
Au départ, trois intrigues principales s’entrecroisent :
– un jeune couple paumé (Tim Roth et Amanda Plummer) est sur le point de dévaliser un petit snack.
– un boxeur (Bruce Willis) sur le déclin va livrer son dernier combat. Un gangster un peu véreux (Ving Rhames) l’enjoint à se coucher contre monnaie sonnante et trébuchante.
– Un duo d’hommes de main (John Travolta et Samuel L Jackson) va régler son compte à trois dealers de petite envergure qui ont essayé d’arnaquer leur boss.
1) L’esprit « série B »
Quentin Tarantino ne cesse de crier sur tous les toits qu’il regarde trois films « série B » tous les jours de sa vie. Une série B se caractérise par un esprit loufoque, du grotesque assumé et des délires inoubliables. En gros, ce n’est pas un film « sérieux », mais un gros n’importe quoi contrôlé (quoi que…). D’un autre côté, les séries B ont au moins le mérite d’avoir des fans hardcore, rentrés dans le délire, et connaissant les répliques cultes par cœur. Dans un sens, « Les Tontons Flingueurs » m’a toujours fait penser à LA série B française ultime. Disons que la plus connue est certainement le «Rocky Horror Picture Show», bien connu des cinéphiles fans de GROS n’importe quoi. Bref, Pulp Fiction se présente également sous l’étiquette « Série B ». Ce qui donne lieu donc à des gros délires, à condition donc que l’on rentre bien dans l’esprit du film.
2) Des situations improbables
Ne nous le cachons pas, ce film tient si bien debout grâce à un scénario en béton armé. Le fil de l’histoire n’est pas trop chronologique (sinon, tout le monde comprendrait tout du premier coup, pas drôle !) et les entrecroisements défilent à vitesse grand V. Résultat, un personnage mourant au milieu du film est encore vivant 10 minutes après. Les situations ne sont pas forcément si improbables que ça si vous avez déjà regardé des films de gangster, ou de boxeur paumé, ou de dealers, mais disons que Tarantino rajoute un je-ne-sais-quoi de délire supplémentaire dans les situations pour leur donner un esprit irrésistiblement délirant. Le gangster récitant un psaume avant de dessouder ses victimes, le boxeur et le gangster aux prises avec des prêteurs sur gage SM, la « course poursuite » précédant cet épisode entre le boxeur et le gangster victimes d’un accident de voiture, le twist entre Miss Marcellus Wallace et Travolta, avec Mr Chuck Berry à la baguette… Ainsi, le film regorge de situations carrément délirantes.
3) Des dialogues cultissimes
C’est un euphémisme ! Le film est basé sur le scénario et les dialogues. Tarantino sait écrire des dialogues vraiment cultes, parfois drôles, parfois intenses, mais souvent drôles, en fait. Alors, la fameuse discussion sur le cunnilingus, la réplique « SM de mes deux qui va salement morflé avec mes deux junkies super féroces » et d’autres, c’est de l’or en barre. Et puis surtout, ne l’oublions pas, les acteurs de film sont vraiment excellant. Qu’ils parlent ou qu’ils ne parlent pas. Leurs attitudes, la manière qu’ils ont de réagir physiquement aux répliques de leur interlocuteur (style Bruce Willis face à Marcellus Wallace, ou Travolta face à Uma Thurman) font qu’on rentre encore plus dans le délire. Je ne sais pas comment Tarantino a motivé ses acteurs pour les faire apparaître si particulièrement à l’écran, mais il s’y est bien pris.
Peut-être le film le plus reconnu de Tarantino, et pour cause, c’est une pure réussite. On trouve difficilement de défauts à ce Pulp Fiction, qui dépeint les malfrats comme vous ne les avez jamais vus. Le casting ? Juste parfait. La bande son ? Grandiose. 3 histoires plus loufoques les unes que les autres, entremêlées dans un récit tellement fluide que les 2h30 s’écoulent brillamment vite. Léger, drôle, badass, et blindé de surprises. Tarantino nous balance toujours une situation à laquelle on ne s’attend pas. Les dialogues ? Les meilleurs que Tarantino n’ait jamais fait.
Ce film que tu peux regarder encore et encore, le sourire aux lèvres non-stop, et dont les répliques sont tellement explosives qu’elles doivent être ressorties dans une conversation.