Les « charges sociales » n’existent pas, ce sont des « cotisations sociales » !

En voilà un mot qu’il est vilain : « charges sociales »

Dans les médias, on entend principalement la droite ou le Medef nous rabâcher à longueur de journée, charge sociale par-ci, charge patronale par-là.

Mais c’est quoi une « charge » ?

En regardant le dictionnaire, je lis : « ce qui pèse, qui coûte, qui cause une gêne ».

J’entends aussi, généralement dans la bouche des politiques de gauche, le terme « cotisation sociale ».

Je regarde encore dans mon dictionnaire, cette fois-ci le mot « cotiser » ?

« Verser une somme en même temps que d’autres afin de financer une dépense commune. Verser une somme de façon régulière à un organisme contre des avantages, des garanties ».

Ainsi, il existe donc deux concepts pour le même élément. L’un considérant la sécurité sociale, l’assurance chômage, la retraite comme un poid, une gène, et l’autre comme un avantage, une garantie.

Le terme « charge sociale » n’existe pas !

Comme le dit Gérard Filocheles charges sociales n’existent pas, ce sont des « cotisations sociales ».

Si l’on regarde le code général des impôts (comme l’a suggéré Gérard Filoche lors d’un récent débat à Rouen) et que nous recherchons « charge sociale », nous ne le trouvons pas, mais nous trouvons par contre plusieurs fois le mot « cotisation sociale ».

Essayons internet. En recherchant le terme « charge sociale » sur legifrance.gouv.frcelui-ci nous renvoie vers … cotisation sociale.

Charge sociale vs Cotisation sociale

Cette invention idéologique du terme « charge sociale », n’est que de la propagande.

Sur nos feuilles de paie (pour ceux qui ont la chance d’en avoir une), il y a un « salaire brut » en haut et un « salaire net » en bas, dans les deux cas, c’est du salaire.

Un « salaire net » qu’on touche et que l’on consomme tout de suite. Et un « salaire brut »* constitué d’une partie de « cotisations sociales » : c’est une part de salaire socialisé, mutualisé, mise dans un pot commun et redistribuée à chacun selon ses besoins.

Cela veut dire que chacun cotise pour celui qui est dans le besoin lorsqu’il est malade, en accident du travail ou maladie professionnelle, au chômage, en charge de famille nombreuse, en difficulté de logement, ou encore en retraite.

C’est un prélèvement volontaire et progressif, avec redistribution solidaire.

Comme le rappel de façon très juste Gérard Filoche, cette part de salaire mutualisée, c’est ce qu’il y a de plus beau en France, de plus solidaire, de plus protecteur, ce n’est pas une « charge sociale » c’est du bonheur social !

Mais la droite et le Medef appellent cela une « charge » pour rendre confuse, et discréditer la perception de celle-ci.

Ils disent « allégeons les charges sociales » mais c’est une manipulation pour ne pas dire « allégeons les salaires bruts » (via la TVA sociale).

* A noter que dans le « salaire brut », on devrait aussi ajouter les cotisations dites « patronales » car elles sont aussi du salaire « différé », c’est à dire qu’on touchera plus tard (en maladie, en retraite etc …).

Merci à roseaupoing et à Gérard Filoche de m’avoir inspiré ce billet.

Et merci à Jean-Claude Branchereau de ses observations.

Article publié sur Agoravox le 25 Février 2012

 

 

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