François Hollande, selon la formule consacrée, a « envisagé de nommer » Laurent Fabius à la présidence du Conseil constitutionnel.
En 2012, il était le plus capé des ministres socialistes ce qui lui avait valu le statut envié de numéro deux du gouvernement. Aujourd’hui, c’est par la grande porte que Laurent Fabius, 69 ans, quitte le ministère des Affaires étrangères.
De la COP 21 à la guerre en Syrie en passant par le nucléaire iranien, quel bilan peut-on tirer de l’action du ministre des affaires étrangères depuis sa nomination au lendemain de l’élection de François Hollande ?
Ancien Premier ministre (1984-1986), patron de la diplomatie française depuis mai 2012, Laurent Fabius va donc remplacer Jean-Louis Debré dont le mandat de neuf ans s’achève à la présidence du Conseil constitutionnel.
Président de la Cop 21
Durant ses trois ans et demi d’action comme chef de la diplomatie française, il peut se targuer de quitter le Quai d’Orsay sur un succès diplomatique de dimension mondiale. a avec l’accord signé lors de la COP21 à Paris en décembre 2015, accord qui doit beaucoup à l’investissement personnel de l’ancien premier ministre de François Mitterrand qui était le Président de cet événement.
En effet, obtenir le consensus de 195 pays sur un texte les engageant sur la voie d’une réduction des gaz à effet de serre, le pari n’était pas gagné d’avance. Laurent Fabius a déployé, pour ce faire, une énergie et un savoir-faire incontestables.
L’opposition à Bachar al-Assad
Concernant le conflit syrien Laurent Fabius l reconnaît que la France n’a pas pu « faire bouger les choses en Syrie ». Il s’est d’emblée positionné pour le départ de Bachar el-Assad. On ne peut que constater que le dictateur syrien est toujours au pouvoir alors même que son pays est détruit, avec 260 000 morts, près de 5 millions de réfugiés, 8 millions de déplacés et un tiers de son territoire sous la coupe de l’organisation Etat islamique (EI). En serions nous là sans la volte-face du président américain, qui a renoncé, en août 2013, à mettre à exécution sa menace de punir Bachar al-Assad si jamais il franchissait la « ligne rouge » consistant à user de l’arme chimique ?
Accord sur le nucléaire iranien
Lorsqu’il s’était opposé aux États-Unis, qui avaient dénaturé l’accord sur le nucléaire en novembre 2013, se présentant comme le gardien de la non-prolifération, Laurent Fabius avait été accusé de «torpiller» le rapprochement avec Téhéran et d’hypothéquer les futurs contrats commerciaux. La suite a montré qu’il n’en était rien. La fermeté du ministre français, qui a contraint ses partenaires à revoir leur copie, n’a pas empêché la signature de l’accord. Et c’est à Paris que le président Rohani a fait sa première visite après la levée des sanctions, se délestant à l’occasion de 25 milliards de contrats.
Laurent Fabius est un homme d’Etat. De part son expérience et ses qualités, il a toute la légitimité pour être à la tête du Conseil constitutionnel.
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