Pour un congrès du sursaut, de l’unité à gauche ! #CongresPS

En 2012, la gauche était majoritaire dans toutes les institutions représentatives.

Mais tous les espoirs, toutes les attentes de celles et ceux qui avaient élu ces représentant.e.s ont été trahis. Alors l’électorat de gauche s’est abstenu massivement. Toutes les élections ont été perdues de 2014 à 2017.

2016 a été l’année de la rupture avec, en particulier, le choc de la déchéance de nationalité et celui de la loi El Khomri.

Incapable de défendre son bilan, François Hollande est obligé de se retirer le 1er décembre 2016. Le 29 janvier suivant, l’électorat de gauche sanctionne Valls, et désigne pour la première fois un candidat de la gauche socialiste : Benoît Hamon.

L’unité de la gauche Mélenchon-Hamon ne s’est, hélas, pas réalisée, et nombreux au sein du PS ont pu saboter la campagne du candidat socialiste. La division et les jeux d’appareils ont fait le jeu du putsch d’un homme de cabinet, Macron. La peur de Fillon, du FN, ainsi que la crise de la droite, ont fait le reste.

Chez tous ceux qui ont généré cette situation, il n’y a pas le moindre bilan, pas d’autocritique.

Le coup de tonnerre vient de loin : des promesses non tenues, de la persistance d’une situation sociale se dégradant sans cesse, de 6,7 millions de chômeurs, de la hausse des inégalités et du rôle de la finance.

Les aspirations à mieux vivre perdurent, elles sont majoritaires. Personne à gauche ne s’accommode du chômage de masse, du blocage des salaires, de la retraite à 67 ans, de 15 à 20 % de précarité, de la facilitation des licenciements, de la casse du droit, de la sécurité et de la dignité au travail.

En ce sens, une majorité de gauche existe, mais elle est incarnée à travers de multiples forces séparées et concurrentes, chacune combative mais aucune suffisamment unitaire, légitime et forte pour gagner.

 

Rien n’est plus urgent que de reconstruire la gauche et de proposer un projet unitaire qui entraîne une majorité.

Pour ce congrès, il existe encore des militants, des adhérents et sympathisants socialistes qui partagent cette perspective. On ne peut être socialiste et soutenir Macron et son gouvernement !

Macron, appuyé par la technostructure de la haute administration, est là pour imposer les règles néo-libérales en France, pour adapter le pays au néo-libéralisme européen et mondial.

La politique gouvernementale consiste en un transfert massif de la richesse (« les 5 % de ménages les plus aisés capteraient 42 % des gains » liés aux contre-réformes) et une casse des droits sociaux (licenciements facilités, refonte des mécanismes de l’assurance-maladie et remise en cause de la retraite par répartition…). Cette politique néo-libérale s’accompagne d’une dérive autoritaire (loi anti-terroriste, circulaire anti-migrants, annonce d’une loi sur les médias…).

 

L’année 2018 qui sera une année sans élection notable doit être une année de recomposition, de débats à gauche contre la politique antisociale et brutale de Macron, du Medef, de la finance.

 

Ce congrès socialiste est crucial ! Il doit permettre à notre parti de retisser les liens avec le salariat et proposer une alternative à partir d’un projet partagé par toute la gauche.

Mais pour concrétiser cet objectif, il faut rompre avec tous les soutiens, directs ou indirects, à la politique du Président de la République. Les positions multiples, du soutien aux votes contre en passant par l’abstention, au sein du groupe « Nouvelle Gauche » à l’Assemblée nationale démontrent que le bilan du quinquennat n’a pas été fait et qu’il n’existe aucune stratégie de reconquête en phase avec les aspirations du salariat, notre électorat. Il est de fait compréhensible que nos parlementaires soient inaudibles pour nos concitoyens.

Les députés et sénateurs socialistes doivent s’opposer fermement et clairement au gouvernement d’Édouard Philippe, à sa politique antisociale et non pas diffuser et soutenir l’idée que « ce quinquennat doit réussir ».

Nous pouvons renouer avec des victoires si le sursaut pour lequel nous militons se concrétise.

Pour cela, ce congrès doit proposer à toute la gauche, dans sa diversité la plus large un projet alternatif aux politiques actuelles. Notre parti ne peut se « reconstruire » qu’en étant ouvert, attentif, respectueux de toutes et de tous. Il doit pouvoir être en phase avec les mouvements sociaux de résistance à cette politique brutale menée par Macron.

La reconstruction du Parti socialiste doit se faire dans le cadre de la recomposition globale de la gauche autour d’un projet majoritaire rassembleur.

C’est possible en mettant le social au cœur !

 

Cela signifie que les socialistes s’engagent sur :

 

  • La question sociale car c’est celle qui touche dans leur vie quotidienne les salariés en activité ou à la retraite, ceux qui sont privés d’emploi et les jeunes : logement, salaires, retraite, accès à l’énergie, assurance chômage …
  • La question écologiste car elle embrasse la question de l’avenir de l’humanité. Elle ne se résume pas à la question sociale, mais il est impossible de la poser en dehors de cette question : comment parler de transition énergétique sans traiter en premier lieu la précarité énergétique (le sort de toutes celles et de tous ceux qui vivent dans des logements « passoires énergétiques » et ne peuvent pas payer leur chauffage). Organiser la sortie du nucléaire ou du charbon sans résoudre la nécessaire et préalable reconversion de salariés concernés ?
  • La question démocratique sous toutes ses formes et à tous les niveaux : la VIème République mais aussi la place des associations, des citoyens …
  • La question de l’Europe comme lieu de lutte contre le néo-libéralisme et comme espace à construire au plan politique, social et environnemental
  • Les questions internationales, de la guerre et de la paix, des migrations économiques et climatiques (au-delà de la solidarité vis-à-vis des migrants)

 

Nous appelons les militant-e-s et adhérent-e-s socialistes à la mobilisation, contre la résignation.

Notre feuille de route : c’est de reconstruire le Parti socialiste, comme outil de la transformation sociale qui puisse répondre aux questions de notre temps : sociale, écologiste, féministe, laïque, internationaliste, et qui s’engage à la construction d’une gauche unitaire, démocratique et pluraliste.

 

Texte de Gérard BERTHIOT, membre du Conseil national du Parti socialiste

Vous pouvez signer ce texte en donnant votre nom et vos coordonnées au mail suivant : gerard.berthiot@wanadoo.fr

 

 

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