Je milite au Parti socialiste depuis 2012 et je ne peux cacher ma déception quant à la situation actuelle.
Si le quinquennat de François Hollande a apporté son lot de mesures progressistes, il se sera coupé d’une bonne partie de la gauche.
Le virage au centre aura même empêché le président sortant de se représenter pour défendre son bilan.
En gouvernant sans boussole, le PS n’a pas su utiliser sa majorité, puis l’a perdue, en préparant le terrain pour la politique libérale d’Emmanuel Macron. Ce fut une déception pour toute la gauche et pour les Français ayant voté pour lui en 2012.
Notre prochain congrès aura lieu très bientôt, et il s’agit probablement de celui de la dernière chance pour le Parti socialiste.
Dans quelques jours, le 15 mars, nous aurons a nous prononcer sur 4 textes d’orientation.
Il y a des éléments intéressants dans chaque texte, notamment l’attention aux territoires qui doivent irriguer notre réflexion collective. Cela paraît totalement indispensable.
Il me semble important de rappeler les valeurs que nous avons réaffirmées lors des états généraux de 2014 : justice et liberté, solidarité et fraternité, attachement fort à la laïcité et à la République.
Dans la charte nous avons déclaré être au service du progrès humain : émancipation individuelle, égalité réelle entre les femmes et les hommes, redistribution des richesses, préservation écologique, souveraineté démocratique et conquêtes de nouveaux droits.
Nous avons été rejetés par les électeurs parce que nous nous en sommes écartés.
Aujourd’hui, avec de nombreux camarades nous soutenons le texte d’orientation « l’Union et l’Espoir » présenté par le député européen Emmanuel MAUREL.
L’union car sans union il ne peux y avoir l’espoir.
Emmanuel Maurel veut porter un débat légitime sur comment on en est arrivé là : en 2012, nous avions tous les pouvoirs, en 2017 nous n’avons quasiment quasiment plus rien.
Il y a eu des avancées durant le quinquennat de François Hollande, notamment sur l’éducation avec notamment le renforcement des recrutements d’enseignants, le mariage pour tous, une nouvelle étape dans la limitation du cumul des mandats, le tiers payant généralisé, le compte pénibilité, les lois sur la consommation et sur l’ESS portées par Benoît Hamon, mais aussi des moments où les français ne nous ont pas reconnus, avec des fautes graves comme le CICE accordé sans contrepartie aux entreprises, l’ANI (Accord National Interprofessionnel), la première loi Macron, la loi Travail / El Khomri et son inversion de la hiérarchie des normes, sans oublier la question de la déchéance de nationalité.
Le projet porté aujourd’hui par Emmanuel Maurel pour notre parti est républicain, car il faut remettre l’égalité au cœur de tout : égalité territoriale, rappel que le combat laïc doit être au cœur du combat socialiste, la défense des services publics…
Ce projet est également antilibéral. C’est un projet écologiste enfin, et c’est une évolution idéologique : le combat écologiste et le combat social vont de pair. Dans la dynamique du capitalisme, il y a l’exploitation toujours plus délirante des ressources naturelles, il y a un consumérisme dangereux, cela nous invite à produire et consommer autrement.
Concernant l’organisation de notre parti, Emmanuel Maurel fait aussi des propositions fortes.
Aspiré par une professionnalisation de ses cadres, notre parti a tourné le dos au lien nécessaire avec l’action syndicale et associative. Depuis les années 90, l’adhésion à un syndicat de salariés n’est plus obligatoire pour adhérer au PS.
Pour Emmanuel Maurel, la nécessité de l’implication syndicale et associative devrait revenir en tête de nos préoccupations. Il est parallèlement indispensable de donner aux militants socialistes les outils intellectuels, critiques, les connaissances, nécessaires à leur intervention dans l’élaboration de l’orientation politique et sur la place publique.
Trop longtemps, le PS s’est borné à donner des capacités gestionnaires à ses élus et des compétences techniques à ses cadres (conduire des campagnes, organiser des réunions…). C’est évidemment utile. Mais c’est insuffisant. La formation idéologique redeviendra une priorité. L’histoire du parti, celle de la gauche, les évolutions de la doctrine et les débats qui l’ont structurée, tout cela est essentiel.
Ce droit à la formation militante doit donc se renforcer. Il propose également la tenue de grandes conventions trimestrielles et un recours au référendum militant pour trancher les questions essentielles. Si on avait consulté les camarades sur les points controversé, il n’y aurait probablement pas eu de « fronde ». C’est ce que propose aujourd’hui Emmanuel Maurel.
Emmanuel Maurel propose aussi une assemblée des gauches décentralisée en organisant, dans tous les territoires, des assemblées des gauches indépendantes du PS et qui auront pour vocation de regrouper des personnes et des groupes issues de toutes les sensibilités de la gauche : milieu associatif, ONG, partis politique, syndicats, intellectuels ou citoyens sans affiliation.
Ce seront des lieux d’échanges, de confrontation, d’enrichissement mutuel et de construction, à partir de valeurs communes, creusets de futurs rassemblements. Il est d’ailleurs intéressent de constater que cette idée commence a se développer dans plusieurs départements.
Un Collectif Passerelles 76-27 a par exemple été lancé récemment autour de militants et sympathisants socialistes, communistes, écologistes, insoumis, de Générations mais aussi des syndicalistes et des citoyens de gauche.
Emmanuel Maurel se veut aujourd’hui l’artisan d’une « synthèse nouvelle », afin de rassembler au-delà des anciens clivages pour un rassemblement assez large.
Il propose dans cette synthèse nouvelle que le PS se fixe comme objectif prioritaire de renouer avec un électorat qui l’a quitté : le corps central de la société, les ouvriers et les employés et plus largement les salariés.
Cela passe par une réflexion aboutie sur les territoires délaissés, mais aussi par l’attention aux conditions matérielles de l’existence des gens.
Il trouve a juste titre sidérant qu’au Parti socialiste, on ne parle plus des salaires. Il est d’ailleurs le seul candidat au poste de premier secrétaire à plaider pour une hausse du SMIC.
La question salariale est totalement centrale : qu’on réaffirme notre attachement au salaire minimum, qu’on en demande l’augmentation, que par ailleurs on ne s’interdise pas de réfléchir à une loi à l’islandaise sur l’égalité salariale entre les hommes et les femmes, c’est une priorité absolue.
Quand on est socialiste, on considère que le rassemblement de la gauche le plus large possible est la condition pour transformer la société en profondeur. Cela se fera dans les luttes, les mobilisations, les causes communes, ce qui permettra de rentrer dans une dynamique nouvelle.
Cette phrase d’Emmanuel Maurel résume a elle seule une bonne raison d’adhérer à son texte :
« Il est envisageable de mener des luttes communes avec d’autres mouvements de la gauche. Ce n’est pas seulement envisageable, c’est indispensable. Quand on est socialiste, on considère que le rassemblement de la gauche le plus large possible est la condition pour transformer la société en profondeur. Cela se fera dans les luttes, les mobilisations, les causes communes, ce qui permettra de rentrer dans une dynamique nouvelle.»
Au niveau du positionnement politique, notre priorité doit être de nous opposer à la droite et à Macron, dont nous devons être clairement les adversaires politiques.
Ça n’a pas toujours été clair, et d’ailleurs chez certains au Parti socialiste, ça ne l’est toujours pas.
On doit se revendiquer clairement dans l’opposition à Macron, à ce qu’il porte, à ce qu’il propose.
Emmanuel Maurel est capable de parler avec toute la gauche. Rien de ce qui est à gauche ne lui est étranger, ce qui est un vrai atout pour l’avenir.
Il n’est pas l’aile gauche du PS, d’autres se sont déportés à droite, Emmanuel Maurel est au centre de la gauche, avec lui nous aurons un Parti socialiste à gauche et sans ambiguïté vis à vis de Macron.
II n’est pas devenu rouge vif dans l’opposition quand d’autres étaient bleu pâle lorsque nous étions au pouvoir.
Sa clarté sur le bilan, sa constance dans ses prises de positions et ses votes, l’ancrage à gauche du PS, une opposition ferme à la politique de droite de Macron, sa détermination à unir la gauche font que je lui apporte tout mon soutien pour le prochain Congrès.
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