Dans la longue liste d’attente pour adopter un enfant, les couples homosexuels ne sont pas prioritaires en Seine-Maritime, sauf si les enfants sont « atypiques ». Ces propos tenus par la responsable du service adoption du conseil départemental de Seine-Maritime ont été immédiatement dénoncés par l’opposition de gauche et ont depuis été condamné par le Président du Département qui ne va pas sanctionner la fonctionnaire pour ses propos mais va demander un audit externe.
Rappel des faits :
Deux jours après la « Normandie Pride » qui a réuni plus de 4000 participants à Rouen le 9 juin dernier, pour défendre les droits LGBTI, France Bleu diffusait un reportage sur l’adoption par les couples de même sexe.
Pascale Lemare, responsable du service adoption du Département de Seine-Maritime y était interviewée.
Concernant l’adoption pour les couples de même sexe, elle indiquait au micro de France Bleu Normandie :
Ces couples « ne sont pas prioritaires » et doivent s’ouvrir à « des profils d’enfants atypiques ». Pour cette responsable, ils sont « eux-mêmes un peu atypiques par rapport à la norme sociale mais aussi la norme biologique [donc il faut que] leur projet supporte des profils d’enfants atypiques, un enfant dont personne ne veut » (…) puisqu’il y a des gens qui ne veulent pas adopter des enfants trop cassés, trop perturbés psychologiquement, trop grands, handicapés… Ces enfants-là ont des perturbations qui ne sont pas recherchées par les couples et c’est normal. »
Dire que les enfants dont personne ne veut, comme les enfants « trop cassés, handicapés », pourraient faire l’objet d’une adoption uniquement par les couples homosexuels car « atypiques » sont des propos choquants, pour ne pas dire homophobe. Je partage totalement les propos de Caroline Dutarte, Conseillère Départementale de Rouen quand elle dit qu' »il est inadmissible qu’un agent du service public cautionne ou tienne des propos discriminatoires« .
Un plainte visant cette responsable du service adoption de Seine-Maritime a d’ailleurs été dépose par l’association des familles homoparentales.
Le Département de Seine-Maritime a été en première ligne pour l’égalité des droits. En 2011, deux ans avant la loi sur le mariage pour tous, son Président de l’époque, le socialiste Didier Marie, était un des premiers signataires de la charte d’engagement en faveur de l’homoparentalité et de la lutte contre les discriminations en matière d’adoption.
Des instructions claires avaient été données aux services par l’exécutif de gauche au Département à savoir d’instruire les dossiers d’agrément sur la base de l’intérêt de l’enfant et du projet parental, en excluant toute autre considération.
Le mariage pour tous a fait que l’égalité de traitement des couples homosexuels et hétérosexuels en matière d’adoption est désormais inscrite dans la loi et que les discriminations sont répréhensibles.
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