Appel des élu.e.s de Normandie contre la réforme des retraites

A l’initiative de Céline Brulin sénatrice PCF de Seine-Maritime, je signe et partage cet appel des « Elu.e.s de Normandie contre la réforme des retraites » :

Nous, 500 élus normands, demandons au gouvernement d’abandonner son projet de recul de l’âge de la retraite.

Maires, adjoints ou conseillers municipaux, conseillers départementaux, conseillers régionaux, parlementaires, élus de villages comme de petites ou plus grandes villes, nous refusons la réforme des retraites proposée par le gouvernement.

Cette réforme prévoit un report progressif de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 actuellement, une accélération de l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 43 ans, ainsi que la disparition des régimes spéciaux, particulièrement pénalisants pour les femmes, les salariés les plus modestes, les métiers à haute pénibilité.

En tant qu’élus de la République et employeurs publics, nous refusons cette réforme. La pénibilité de certains métiers abîme les corps, dans la fonction publique territoriale aussi, et nous refusons à ce titre de voir les agents de nos collectivités travailler plus longtemps.

Cette réforme risque d’accroître le nombre d’agents devenant physiquement « inaptes » renforçant les problématiques de reclassement que nous connaissons déjà, tout particulièrement dans les petites communes qui n’emploient que quelques agents.

Dans un contexte d’importantes difficultés financières de nos collectivités liées à l’explosion des coûts, notamment énergétiques, et contrairement aux engagements pris, le gouvernement envisage que les employeurs de la fonction publique territoriale voient augmenter de près de 500 millions d’euros leurs cotisations sociales alors que rien ou presque n’est demandé aux employeurs privés. C’est profondément injuste.

En plus de son caractère antisocial, la mesure allongeant l’âge légal de départ à la retraite impliquerait des bouleversements dans la vie démocratique de notre pays. Alors qu’un président d’association sur deux est actuellement à la retraite, cette mesure remettrait en cause le rôle essentiel que jouent les retraités en matière de cohésion sociale, à travers leur engagement dans les associations, les clubs sportifs et même dans nombre de nos conseils municipaux.

Les communes de notre pays sont incontestablement des foyers vivants de démocratie. Leurs conseils municipaux sont largement investis par des citoyens à la retraite qui, libérés des contraintes liées à leurs emplois, peuvent pleinement faire profiter à tous des expériences et des compétences qu’ils ont accumulées durant leur carrière professionnelle.

Les retraités représentent ainsi plus de la moitié des maires de France et 30% des nouveaux édiles.

Tout en favorisant de nouvelles mesures pour que les salariés exercent en plus grand nombre des fonctions électives, notamment par la création d’un statut de l’élu impliquant la réévaluation du crédit d’heures de disponibilité pour l’exercice de leurs fonctions pour les élus salariés ou par des mesures relatives à la prise en charge des frais de garde d’enfants, nous ne pouvons nier le rôle fondamental des retraités dans le bon fonctionnement de nos communes.

Voilà pourquoi nous invitons nos collègues élus, dans leur diversité, à s’opposer avec nous à cette réforme lourde de dangers.

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