
Atteint d’une maladie incurable, Alain Cocq a annoncé avoir cessé de s’alimenter et de s’hydrater le 4 septembre au soir. Un geste politique, dont Facebook a empêché la diffusion en direct.
Depuis 34 ans, la maladie d’Alain Cocq endommage ses vaisseaux et ses artères, lui provoquant une ischémie (arrêt ou insuffisance de la circulation du sang dans un tissu ou un organe) et des douleurs insupportables.
Alain Cocq pense que l’information doit se passer d’intermédiaires. Il veut s’assurer que les Français voient la réalité d’une mort sans assistance médicale, et les convaincre ainsi de l’obsolescence de la loi Léonetti de 2005, qui n’autorise la sédation profonde qu’en cas d’agonie.
Dans un courrier à l’Elysée, envoyé cet été, Alain Cocq avait demandé à Emmanuel Macron d’autoriser un médecin à lui prescrire un barbiturique afin qu’il puisse « partir en paix ». « Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d’accéder à votre demande », lui a répondu le président.
Face à ce refus, Alain Cocq a donc résolu de se laisser mourir. Il a indiqué qu’il continuerait de prendre des puissants médicaments contre la douleur (morphine et kétamine) durant son agonie.
Comme d’autres cas passés de souhaits d’euthanasie médiatisés (Chantal Sébire, Anne Bert…) ou refus de l’acharnement thérapeutique (Vincent Humbert), le cas d’Alain Cocq est la fois douloureux et très politique.
Pour Jean-Luc Romero-Michel, président de l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) : « Il montre à quel point aujourd’hui nos lois ne sont pas adaptées et qu’on meurt mal dans notre pays ».
La loi Claeys-Leonetti autorise une sédation profonde et continue jusqu’au décès pour des malades présentant une souffrance réfractaire aux traitements. Seulement, celle-ci est destinée aux malades souffrant d’une maladie grave et incurable et dont le pronostic vital est engagé « à court terme », c’est-à-dire « de quelques heures, à quelques jours », ce qui n’est pas le cas d’Alain Cocq selon les médecins.
Alain Cocq se bat pour notre droit à mourir dans la dignité. Il est grand temps que la loi évolue.
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