LUBRIZOL : le principe pollueur-payeur doit s’appliquer

L’accident industriel qui a eu lieu à Lubrizol le 26 septembre 2019 est le plus important en France depuis la catastrophe d’AZF de Toulouse en 2001.

La destruction d’une partie du site par incendie et explosions ainsi que la dispersion dans l’atmosphère des hydrocarbures et autres produits chimiques présents sur place ne peuvent pas être banalisées surtout que ce n’est pas la première fois que Lubrizol connait des incidents.

Il faut saluer les sapeurs-pompiers qui ont risqué leurs vies pour contenir la catastrophe ainsi que les agents du service publique des communes touchées qui ont et sont toujours en train de nettoyer la pollution occasionnée.

Un manque d’informations criant

Il semblerait que la Préfecture n’ait pas assumé toutes ses responsabilités.

Aucune information précise sur la nature des polluants émis dans l’atmosphère, les sols, les nappes phréatiques, ni sur leur quantité, ni sur leur dangerosité n’a été donnée.

Aucun plan de suivi médical, court et long terme, des personnes sous le panache de fumée n’a été mis en place.

Il est pourtant évident que ce panache de 22km sur 6 est nocif.

Des enfants ne sont pas allés à l’école. Des entreprises ont dû fermer. Des récoltes sont à jeter. Des commerçants ont perdu en chiffre d’affaires. L’attractivité touristique et économique de agglomération rouennaise est atteinte.

Sans oublier de l’image de la ville de Rouen sous la fumée…

Qui va payer ?

L’entreprise Lubrizol, multinationale dont l’actionnaire principal est Warren Buffett le troisième homme le plus riche du monde, s’est bornée par la voie de ses dirigeants locaux à avouer sa « perplexité » et son « embarras » devant cet « incident » !

Aucun engagement de réparation ni de compensation financière d’aucune sorte n’a été pris.

Lubrizol doit assumer ses responsabilités dans cette catastrophe industrielle, alimenter un fond d’indemnisation des victimes des désagréments subis et prendre en charge le nettoyage des suies noires.

Le vie et la santé des Seinomarins valent plus que les profits de Warren Buffet !

Je partage totalement la demande de Christophe Bouillon, député de seine-maritime et Nicolas Mayer-Rossignol, ancien Président de la région Haute-Normandie et conseiller municipal de Rouen qui exigent :

-une transparence réelle sur ce qui s’est passé, des réponses à ces questions essentielles que tout le monde se pose : qu’est-ce qui a brulé, qu’est-ce qui s’est retrouvé dans l’atmosphère, quel suivi médical ? Quelle est la cause de la catastrophe ? Une enquête parlementaire, comme pour AZF en 2001, doit être ouverte dans les plus brefs délais.

-l’application immédiate du principe pollueur-payeur, cher à Jacques Chirac. Ce n’est pas au contribuable français mais à l’entreprise Lubrizol de payer pour les dommages et les préjudices subis -ils sont considérables. Un décret reconnaissant l’état de catastrophe industrielle doit être rapidement émis, afin de permettre aux particuliers d’ouvrir leurs droits à l’assurance.

-enfin, une réflexion plus large doit être menée sur l’urbanisme et le tissu industriel de la vallée de la Seine. Déplacer des usines sans se préoccuper de l’emploi ni de l’avenir du territoire ne résoudrait rien. Nous demandons un plan Marshall pour engager la transition écologique vers une économie post-pétrole, par un plan massif de formations et un véritable plan pluriannuel d’aménagement urbanistique de la vallée de la Seine.

La catastrophe Lubrizol n’est pas un incident local, c’est une catastrophe économique et écologique d’ampleur nationale, qui doit être traitée comme telle.

Il faut ainsi se poser la question de l’emplacement des industries classée SEVESO.

En effet, comment peuvent-elle encore subsister en zone d’habitat et près d’un pont à grande circulation près d’une métropole de plus de 400.000 habitants ?

*Photo de JP Desjardins

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