Réforme des retraites : nous seront perdants si nous ne nous mobilisons pas !

Emmanuel Macron à parlé d’âge pivot, avant d’être contredit par sa ministre Agnès Buzyn, puis Édouard Philippe a évoqué la clause du grand-père avant d’être démenti par son ministre Jean-Paul Delevoye…

J’entends le gouvernement dire que cela va être un grand progrès pour les mères de familles et en lisant l’étude de l’Institut de la protection sociale, celle-ci dit le contraire.

« Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup » comme le disait Martine Aubry.

Dans tous les cas, avec cette réforme, il s’agit de faire travailler les français plus longtemps, car ils devront s’efforcer de compenser la baisse des pensions.

Penchons nous sur la propagande du gouvernement sur cette réforme :

«Un euro cotisé donnera les mêmes droits pour tous» ?

Peut-être, mais appauvris. En effet le calcul des droits à pension s’effectuerait sur toute la carrière, alors qu’aujourd’hui il se fait sur les 25 meilleurs salaires dans le privé, et les derniers mois dans le public.
Conséquence : la moyenne des salaires baissera en incluant les mauvaises années. La pension baissera en proportion. Le recul de l’âge de la retraite est aberrant alors qu’à 62 ans, 40% des seniors sont inscrits à Pôle Emploi.

Un «Etat providence du XXIe siècle» ?

Appauvri encore ! La part des retraites dans la richesse nationale serait plafonnée (14% du PIB), alors que depuis 1945 elle a progressé. Les cotisations ont augmenté : les actifs et les retraités sont solidaires pour déterminer la part de valeur qui va au bien commun. Ce n’est pas aux propriétaires financiers et de dividendes de décider. Alors qu’ils s’approprient toujours plus de richesses sans aucun effet sur le chômage.

Des droits «dès le premier euro» ?

On promet que les jeunes auraient des droits au premier euro cotisé. Mais si la part totale des retraites est gelée, toute avancée des uns sera prise sur les autres. On aura une division accrue au lieu de droits égaux ! Ainsi, les pensions de réversion vont diminuer, ce qui pénalisera encore les femmes. Macron veut en réalité rendre «naturelle» la précarité des temps partiels et des CDD au lieu de les combattre.

«Un système plus juste» ? Faux !

Macron veut rayer le mot «pénibilité du travail» du vocabulaire alors même que celle-ci participe largement à réduire l’espérance de vie en bonne santé. Que de retraites volées à celles et ceux qui en auraient le plus besoin !

La retraite par points ?

Le secteur privé la connaît déjà, avec les «complémentaires» par points qui ne cessent de se dégrader. Les «complémentaires» sont le cheval de Troie introduit pour habituer à un système individualiste. Comme c’est le cas aussi en Suède souvent portée en exemple. En France, sous la pression du Medef, les pensions «complémentaires» ont été gelées de 2016 à 2018, et une baisse de 10% est prévue à partir de 2019. Ni Macron ni les patrons ne veulent plus parler de hausse de cotisations.

Etat «providence» ?

Plutôt un tremplin vers la capitalisation pour les plus riches ! En effet, la baisse programmée du montant des retraites incitera ceux qui en ont les moyens à se tourner vers les fonds de pension. Les salaires au-dessus de 120 000 euros annuels ne cotiseraient plus au régime à points mais pourraient souscrire une épargne privée. Le ver serait dans le fruit.

En conclusion :

Le gouvernement essaie de casser la mobilisation par des annonces multiples qu’ils veulent rassurantes.

Ne nous y trompons pas !

A court, moyen ou long terme, les retraité(e)s seront perdant(e)s si nous ne nous mobilisons pas !

Et que dire quand on entend des ministres où élus LREM dire que les grévistes qui défendent les « régimes spéciaux » sont des privilégiés quand les mêmes suppriment l’ISF… C’est indécent.

Cette réforme des retraites en cours va participer à un appauvrissement des systèmes de solidarité : suppression des services publics, réforme punitive de l’assurance chômage, privatisations (ADP), attaques contre tous les statuts salariés…

Voici pourquoi je vais manifester ce 5 Décembre 2019 (à Yvetot).

source : d’après une tribune publiée dans Libération

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